Clichés 2018 ... Retour Accueil

L'ordre chronologique des évènements va du plus récent au plus ancien.


Comète 46P/Wirtanen et Orion avec objectif 50mm, le 12 décembre 2018

Pas évident d’observer par les temps qui courent ?? Des nuages pratiquement toutes les nuits, et quand le ciel est dégagé c’est un vent glacial qui ne donne pas envie de sortir. Il fallait donc changer de tactique pour enfin pouvoir tirer le portrait de la comète 46P/Wirtanen, car cette dernière ne sera pas longtemps dans les parages de la Terre, et en plus la Lune sera très gênante les prochains jours.
Mercredi soir (12 déc.) fût le bon moment, le ciel s’étant superbement dégagé après 22h. Malheureusement le vent fort et galacial de nord-est, avec des rafales à plus de 40km/h (valeurs lues sur mon anémomètre), m’a dissuadé de sortir le télescope avec la monture équatoriale.
Donc solution de repli dans le grenier à l’abri du vent. En effet j’ai un très grand grenier non isolé, donc à la même température qu’à l’extérieur, et avec une fenêtre donnant plein sud, mais difficilement accessible au télescope avec la monture.
Un « setup » constitué d’un simple trépied photo (sans entrainement donc) avec le reflex Canon Eos500D (non dé-filtré) et un objectif à focale fixe de 50mm F1,8 fera donc l’affaire. 60 poses uniques de 3s chacune (temps total 3mn), ouverture 1,8 et 3200iso. 11 darks et 7 flats. Empilement DeepSkyStacker et post-traitement Photoshop CS3 et Gimp.
Ci-contre l'appareil photo et son objectif 50mm/F1,8 utilisé pour ces images.

Les images ci-dessous sont des "crops" découpés dans les images grand champ:

J'ai également pris une image du baudrier et de l'épée d'Orion avec les mêmes conditions que ci-dessus, sauf ouverture à 2,8. On y voit la nébuleuse d'Orion (M42), la nébuleuse du Running man (Ngc1977), la nébuleuse de la Flamme (Ngc2024).
L'image est également un "crop" découpé dans l'image grand champ:


Le centre de la galaxie d'Andromède M31 le 15 septembre 2018

Samedi soir le ciel était bien dégagé, j'avais donc prévu d'imager la galaxie du Feu d'Artifice. Malheureusement, le fait que cette galaxie se trouve presqu'au zénith en première partie de nuit et que par conséquent le tube de mon télescope allait buter dans le trépied, ainsi que l'arrivée par l'Est de bancs de cirrus m'ont fait abandonner cette cible de faible luminosité pour en choisir une plus lumineuse.
La galaxie d'Andromède étant très brillante, ce fût donc une cible de choix. Etant très étendue, je ne pouvais qu'imager le centre de cette galaxie avec ma caméra planétaire. Le "challenge" de cette opération étant d'imager avec la meilleure résolution possible, la mise en station ainsi que les opérations de mise au point furent assez longues. Il faut dire que ces deux stades sont souvent négligés par les imageurs, alors que de leur précision dépend la réussite.
Voici le résultat de 1800 poses de 3s (gain 300) avec la caméra Asi224mc et le newton 150/750. La résolution est assez remarquable avec un télescope de seulement 150mm de diamètre (à remarquer la séparation de quelques couples d'étoiles très serrées). Et le coeur de la galaxie n'est pas surexposé:

Voici le champ de l'image en superposition sur une image de la galaxie (image de Matt Thomas Russel prise avec un télescope Ritchey Chrétien RCOS de 400mm de diamètre et une caméra STL11000 !). On remarque la petitesse du champ de ma caméra:


M15 et la nébuleuse planétaire "Pease 1" le 9 septembre 2018

Une petite sortie ce dimanche soir dans mon jardin pour imager l'amas globulaire M15 situé dans la constellation de Pégase à 33000 années-lumière de nous, avec la caméra planétaire Asi224mc. Il s'agissait avant tout de ne pas surexposer le centre de l'amas et d'essayer de faire une mise au point parfaite (après vérification de la bonne collimation des optiques), afin de pouvoir éventuellement voir la petite nébuleuse planétaire "Pease 1" qui s'y loge.
Une mise en station parfaite (après vérification du parallélisme entre l'axe du viseur polaire et l'axe d'ascension droite), une turbulence faible et 2200 images de 3 secondes (sélectionnées sur 3000) ont contribué à la réussite de l'opération:

Il est difficile de localiser la nébuleuse planétaire "Pease 1", mais quand on sait où elle se trouve, et en diminuant les niveaux sur le centre de l'amas, on finit par l'apercevoir très faiblement sur ce cliché agrandi:

Il est vrai que cela n'était pas gagné d'avance avec un petit télescope de seulement 150mm de diamètre !

Conditions de prises de vues et traitements: Newton 150/750, caméra planétaire Asi224mc, sur monture équatoriale AzEq5, 2200 poses de 3s (gain 260) retenues sur 3000, calibrage et addition des images sous Autostakkert3 (DSS n'a pas donné satisfaction), retrait de gradient pour éliminer l'électroluminescence avec PixInsightLE, et CS3 pour le reste.


Ngc6781 et une perséide (ou gros satellite ?) en gros plan le 12 août 2018

Belle soirée ce dimanche 12 août, température agréable, ciel transparent (la Voie Lactée était bien visible ici depuis mon jardin) et quelques timides perséïdes en début de soirée. Ayant lu un article dans "Sky and Telescope" du mois d'août sur les nébuleuses planétaires dans la constellation de l'Aigle, je décidais d'essayer d'imager Ngc6781 avec la caméra planétaire Asi224mc (comme pour toutes mes images ces trois dernières années).
Voyant que cet objet était de magnitude visuelle 11.8 et d'une assez faible brillance surfacique, je doutais que cela puisse donner quelque chose en poses courtes. Mais bon, qui n'essaie rien n'a rien...
Ngc6781, étant très faible en visuel (et encore il faut un filtre UHC ou mieux un OIII pour bien l'apercevoir dans un télescope de 150mm de diamètre), je décidais de me servir du Goto. En jetant un coup d'oeil dans l'oculaire je ne voyais rien, mais dès la mise en place du filtre UHC je la percevais très faiblement en vision décalée. Il faut dire qu'elle n'est pas bien grande et pas très lumineuse, rien à voir à côté de M27 !
Monture synchronisée sur la nébuleuse, je remplaçais l'oculaire par la caméra, et pointait rapidement sur Altaïr de l'Aigle pour faire une mise au point sur les aigrettes. Retour sur la nébuleuse, puis gain à fond sur la caméra pour la retrouver et la centrer.
C'était donc parti pour 2500 poses de 3 secondes, gain réduit à 350 (sur un max de 600). Il n'y avait plus qu'à attendre pendant trois heures, le temps nécessaire pour faire toutes les poses.
Pendant ce temps-là, je me servais de mes jumelles Nikon 10x50 pour visiter pas mal d'objets. Il faut dire que le ciel était relativement transparent, même des objets bas sur l'horizon sud étaient bien visibles, M16, M17, M8, M20, ces deux derniers un peu plus difficiles, juste à côté de Saturne.
Un peu après minuit, juste après une petite bise venue d'ouest, les conditions se sont dégradées progressivement, la température commença à baisser (j'ai du mettre un pull), l'humidité augmenta tout en restant relativement basse, et la turbulence fit son apparition. Etaient-ce les prémices de la dépression arrivant par l'ouest ? Aïe, moi qui avait prévu au moins trois heures d'acquisitions pour cet objet faible, j'ai du arrêter au bout de deux heures d'acquisitions tellement les étoiles bougeaient. Et encore, au tri des images le lendemain j'ai pu supprimer les 300 dernières tellement elles étaient mauvaises. Il ne m'en restait finalement que 2200, pas assez à mon goût pour bien faire ressortir la nébuleuse
Par contre, dans le ciel le spectacle commençait. De belles et lumineuses perséïdes, j'en ai compté une vingtaine, certaines laissant parfois des rémanents. Quel spectacle ! Pendant mes acquisitions, l'une d'elle traversa la constellation de l'Aigle, juste à l'endroit où se trouvait Ngc6781. L'avais-je enregistrée sur une de mes images malgré la petitesse du champ de ma caméra ? Vite un coup d'oeil sur l'écran, et là "bingo", une énorme traînée à travers l'image, avec des déformations tourbillonnaires sur la trace ! C'est bien la première fois que je vois une image aussi détaillée d'une trace de météorite.
Mais assez tchatché, voilà l'image de Ngc6781, nébuleuse planétaire dans l'Aigle, distante d'environ 2600 années-lumière, d'un diamètre éstimé entre 1 à 2 années-lumière. L'étoile centrale, une naine blanche de magnitude visuelle 16.8, qu'on distingue bien sur le cliché, est très bleue à cause de sa température très élevée (100.000 degrés K). La partie nord de la nébuleuse est moins visible car de la matière obstrue la vision:

Et voici le cliché brut de la trace de la perséïde, à moins que cela ne soit un satellite très brillant, mais alors pourquoi ces déformations sur la trajectoire ? La turbulence ? On devine faiblement Ngc6781, mais cela n'est qu'une pose de 3 secondes, et encore j'ai augmenté légèrement les niveaux pour mieux la faire ressortir.

L'image étant réduite, j'y ai mis un agrandissement pour mieux voir les détails dans la trace:


Eclipse totale de Lune du 27 juillet 2018

Malgré que j'étais resté très discret sur le lieux choisi sur la colline de Nordheim, afin de ne pas être trop sollicité par les curieux (ce n'est alors pas évident de se concentrer sur les prises de vue), il y avait foule hier soir autour des instruments. On se serait cru à la nuit des étoiles ! Comme de bien entendu, et heureusement que j'avais décidé d'emmener la lunette 80ED, et mon ami Michel son T250, nous avons dû pointer d'abord sur Vénus, puis sur Jupiter et ses satellites et enfin sur Saturne et ses anneaux pour satisfaire les curieux. Il faut dire que la vison de Jupiter et Saturne en a surpris plus d'un.
Enfin la Lune, entièrement éclipsée qui sort timidement de la brume au-dessus de la plaine d'Alsace. Elle était très sombre au moment de la totalité. On commençait à entendre les déclics des appareils photos. Les connaisseurs avec leur reflex sur trépied, les touristes avec leur smartphone.

Pour ma part j'avais mis mon Eos500D au foyer de la lunette 80ED (focale 600mm), le tout sur la monture motorisée AzEq5. Et malgré l'entourage pressant, avec de nombreuses questions, j'ai quand même réussi à prendre quelques clichés.

Ici à 22h55 locales, 3 secondes à 800iso. C'est encore la totalité mais on voit déjà le bord Est de la Lune devenir plus lumineux:

A 23h09 locales, 3 secondes à 800iso. La sortie de l'ombre est imminente, le bord Est devient déjà très lumineux:

A 23h23, 1 seconde à 800iso, c'est la phase partielle, le Soleil illumine le côté Est de la Lune:

Aucune retouche n'a été effectuée sur ces images, ni niveaux ni renforcement de la netteté, si ce n'est qu'elles sont cropées et réduites en dimension.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Détection de l'ozone dans la stratosphère terrestre lors de l'éclipse de Lune...

Suite à un article paru sur "SpaceWeather" et montrant des photos où on voit un liseret bleu sur les bords de l''ombre de la Terre lors de l'éclipse totale de vendredi dernier, je me suis empressé de prendre un de mes clichés de la phase partielle pour vérifier cela.
Et, là "bingo"; en poussant "très" légèrement le niveau de la couleur bleue, la couleur bleutée est très vite apparue, alors que le reste du disque lunaire est resté rougeâtre !
L'explication est simple: la plus grande partie de la lumière qui illumine la lune traverse la stratosphère et est rougie par la diffusion. Cependant, la lumière qui traverse la stratosphère supérieure pénètre dans la couche d'ozone, qui absorbe la lumière rouge et rend effectivement le rayon de lumière passant plus bleuté. Cela peut être vu comme une frange turquoise autour du rouge orangé:


M87 et son jet de plasma énergétique le 11 mai 2018

Pour cette dernière nuit claire annoncée, j'avais prévu d'imager M65 pour compléter le Triplet du Lion, ayant déjà fait M66 et Ngc3628 avec la caméra planétaire Asi224mc. Mais je me suis rendu compte que je manquerai de poses car M65 allait disparaître plus tôt que prévu derrière mon prunier.
N'ayant pas prévu de plan B, je me suis rabattu sur l'amas de galaxies de la Vierge, me disant que j'allais bien y trouver quelque chose d'assez brillant.
Je me suis souvenu avoir lu récemment un article sur M87 et son jet de plasma très énergétique de plus de 5000 années lumière de longueur, et éjecté par le disque d'accrétion tournant autour du trou noir au centre de la galaxie. Pourquoi pas essayer d'imager ce jet avec une caméra planétaire qui n'est pas faite pour cela. Mais bon qui n'essaie rien n'a rien...

Il y a pas mal de galaxies relativement brillantes dans cet amas de la Vierge, et trouver M87 n'était pas facile. Heureusement la mise en station était très bien faite, ce qui fait que le Goto de la monture AzEq5 a trouvé la cible du premier coup, malgré le champ très réduit de la caméra (22' x 16,5' avec le T150/750).

Avec une turbulence assez présente, j'ai dû supprimer, au traitement, 265 clichés de 7s sur 1056. L'image finale est donc le résultat de 1h30 de pose totale.
On voit bien le jet de plasma à droite de la galaxie brillante. Et on peut recenser quelques autres galaxies sur cette image. Pour les étoiles on frôle la magnitude 18.
Conditions de prises de vues et traitements: Newton 150/750, caméra planétaire Zwo Asi224mc, DeepSkyStacker (addition), PixInsightLE (retrait de gradient pour éliminer l'electroluminescence) et Gimp (cosmétique):

Voici une image plein champ avec quelques objets annotés après une recherche sur Simbad. Pas mal de galaxies, certaines n'étant pas référencées sur Simbad:


M106 le 6 mai 2018

Enfin une nuit un peu plus claire que les précédentes. Le vent avait un peu faibli, mais toujours avec de petites rafales. Heureusement que mes haies faisaient un peu office de pare-vent.
M106 était ma cible, ceci parce qu'elle était haute dans le ciel (presqu'au zénith), mais aussi parce que je voulais tester les capacités de la caméra planétaire Asi224mc sur des zones faibles, et ceci toujours en poses très courtes de 3 secondes.
En effet la magnitude surfacique de M106 étant assez faible (13,46) contrairement à sa magnitude visuelle (8,4 à cause d'un centre très brillant), il n'était pas sûr de pouvoir enregistrer avec des poses de 3 secondes lez zones faibles de cette galaxie.
Habituellement pour certaines galaxies faibles déjà imagées précédemment, je prenais comme temps de pose 10 à 20s (exemple Ngc891, Ngc7331, le Quintette de Stephan, etc...). Ceci était nécessaire pour emmagasiner assez de photons, vu le faible diamètre du télescope.
Eh bien, en effet les poses unitaires de 3 secondes se révélèrent insuffisantes, et seul le coeur de M106 ressortait bien. Mais avec une excellente résolution, ce qui n'est pas possible en poses plus longues à cause de la turbulence. Il faut donc faire un choix, ou avoir un coeur lumineux très résolu, ou avoir une belle galaxie, mais moins résolue, et souvent avec le centre surexposé !
Voici donc l'image finale, somme de 2538 poses de 3s, le coeur est bien résolu dans la mesure des possibilités du télescope utilisé.Conditions de prises de vues et traitements: Newton 150/750, caméra planétaire Zwo Asi224mc, DeepSkyStacker (addition), PixInsightLE (retrait de gradient pour éliminer l'electroluminescence) et Gimp (cosmétique):


Ngc3628 (galaxie du Hamburger) 19 avril 2018

Annoncée par Meteoblue comme une belle nuit pour l'observation, la soirée de ce jeudi n'a pas tenu les promesses de Meteoblue. La nuit devait être stable et transparente, eh bien ce fût tout le contraire. Une turbulence très forte (les étoiles scintillaient au zénith, j'ai rarement vu cela), due je pense à un vent de très basse altitude venant de l'ouest, alors que le courant principal en altitude venait lui du nord-est. En plus le ciel était laiteux, très peu transparent. Qu'à cela ne tienne... j'avais sorti le matériel dans l'après-midi, je n'allais pas le remballer sans imager la cible prévue.
Cette cible était Ngc3628 dans le Lion. C'est une galaxie spirale vue par la tranche, faisant partie du Triplet du Lion, mais avec une magnitude surfacique faible. J'ai donc commencé à imager avec la caméra planétaire Asi224mc en poses courtes. Le temps de 3 secondes par pose est le temps que j'utilise habituellement sur les objets du ciel profond. Mais je me suis aperçu que ce temps était un peu trop court vu le ciel faiblement transparent. J'ai donc augmenté le temps de pose à 10 secondes, et là consternation...
En plus de la turbulence forte qui faisait danser les étoiles sur l'écran, j'avais des étoiles allongées ! J'ai vérifié ma mise en station, mais cette dernière était parfaite. En regardant bien le déplacement des étoiles pendant la pose je me suis rendu compte, qu'en plus de l'erreur périodique de la monture, j'avais des déplacements erratiques.
J'ai donc continué avec des poses courtes de 3 secondes, tant pis, on verra bien au traitement. J'avais engrangé plus de 2600 poses, ce qui faisait plus de 2 heures de pose totale.
C'est à la fin de la séance que j'ai enfin compris ce qui était à l'origine de ces déplacements erratiques: c'était le trop bon équilibrage du télescopes sur l'axe de déclinaison. Cela engendrait un petit va-et-vient de la couronne dentée entre les dents de la vis-sans-fin de déclinaison. Il va falloir que la prochaine fois je déséquilibre légèrement le tube et surtout que je refasse le réglage du jeu de l'ensemble Dec et AD (en AD il y a aussi du jeu, et pour ne pas avoir ce va-et-vient il faut également déséquilibrer légèrement l'ensemble télescope-contrepoids).
Voici donc l'image de Ngc3628, avec malheureusement trop peu de poses. Du coup il y a un manque flagrant de signal, dû également à la faible magnitude surfacique de cette galaxie. J'ai laissé volontairement le fond de ciel assez clair, car cela reflète bien les conditions de ciel laiteux.

Conditions de prises de vues et traitements: Newton 150/750, caméra planétaire Zwo Asi224mc, moins de 2000 poses retenues sur 2600, DeepSkyStacker (addition), PixInsightLE (retrait de gradient pour éliminer l'electroluminescence) et Gimp (cosmétique):